Vendredi - Des Fées
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Les Fées, par Henri Dontenville, dans Mythologie Française (extraits) Elles
flattent la coquetterie des femmes et la sensualité des hommes, coquetterie,
sensualité condamnées par le christianisme. Aussi, répondant à des besoins profonds, à
une sorte d'instinct vital, elles caressent toujours le rêve des humains, elles
sont sans équivalent. Le XVIIIe siècle finissant a eu son Cabinet des fées en quarante et un volumes.
Les romantiques les ont choyées de manière doucereuse. Notre sol parle d'elles
abondamment, mais il en est, par fantaisie, né beaucoup encore au cours du XIXe
siècle. Où est le temps où le Charlemagne de la chanson de geste redoutait leur
rencontre dans le ravin de la Meuse? Malgré les
objections de l'Église, les seigneurs au Moyen Age n'avaient pas renié la
parenté de leurs aïeux avec les fées. (…) Également un croisé comme Godefroi de
Bouillon pensait descendre d'une fée du côté maternel (…). Ainsi, dans
l'Antiquité, de la gens Julia, de la famille de César, qui
se glorifiait d'avoir Vénus pour aïeule. Des hiérogamies sont à l'origine des
nobles lignées. Pour des
chrétiens, il reste quelque chose de justement suspect. L'abbé Bullet pouvait
bien rechercher les reines Pédauque au porche des églises, Perrault,
auparavant, nous donner des contes de « ma mère l'Oye », la « patte d'oie »
est, sous le règne du Christ, honteuse marque distinctive. (…) Fata, « les destins », telles sont en leur nom nos fées, fatae en bas-latin, fadas provençales, fades de Gascogne, fadettas, fadettes, fayettes d'un peu partout, avec pour conjoints parfois fadets et farfadets. Filandières comme les Parques, ce sont d'abord nos destins qu'elles tissent, mais tenant leur ménage à la manière humaine, avec les mêmes ustensiles que nous, elles sont, au sens propre, filandières et lavandières, lavant au clair de lune le linge fin qu'elles ont tissé. Dames blanches, dames vertes, elles ne s'attachent pas qu'aux eaux et aux pierres, elles habitent les grands arbres de nos forêts (...) Dames
vertes, dames blanches, elles sont aussi, à l'occasion, dames noires, et dans
ce cas, « fées martines », dames de malheur. Ces « martines » ne sauraient
s'expliquer par Martin, mais par matronae. Avec le christianisme, les matronae,
déesses ou fées-mères, de bienfaisantes devinrent funestes. Du coup,
« martes » ou « martines » sont devenues d'une laideur repoussante et
elles qui, dûment invoquées et priées, accordaient protection, les voici qui se
mettent à noyer les enfants dans les mares et fontaines. Contre ces
dénigrements protestent toujours les innombrables légendes, souvent arrangées,
de « bonnes dames », de
bonnes fées, à la fois gracieuses, habiles et serviables (…) Ed. Petite Bibliothèque Payot, pp. 207-208. ___________ Écrit par Vendredi, le Dimanche 11 Décembre 2005, 05:26 dans la rubrique "Textes choisis".
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à 06:11