Vendredi - « Vengo de un norte… »
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es souvenirs remontent à la surface. Souvenirs de cette Méditerranée espagnole que je connais si peu mais qui m’a procuré de si bons moments, il y a quelques années. Le soleil, la chaleur, les habits courts et les sourires latents ; les plages qui ne ressemblent pas à celles de l’océan, mais qui sont belles pour elles-mêmes ; les bars et les rires, les tapas et les cortados ; la chaleur humide et les odeurs mélangées de cette région si riche en histoire et en arts.
Il y eut des lieux, anciens et modernes, des sons et des odeurs, des musiques et des larmes d’émotion purement artistiques et fusionnelles, l’espace de quelques minutes ou quelques heures… Et un trouble alors que mon train allait partir et qu’il resterait seul sur le quai. Et moi de grimper dans le wagon qui vibrait de plus en plus fort, lui de jeter ma valise après moi et de me prendre la main pour l’embrasser fougueusement, avant la fermeture de la porte. Un baiser qui en disait long sur l’émoi ressenti à l’écoute de Loreena Mac Kennith à peine une heure avant, lui et moi simplement allongés l’un près de l’autre pour discuter et partager probablement plus que des musiques et des voix. Un trouble et un élan, que j’avais vus dans son regard alors que je m’étais mise à pleurer, sans raison, au son de la voix de la harpiste irlandaise. La sensation d’être entendue sans avoir à expliquer. Et je m’assis dans le sens opposé de la marche pour voir jusqu’au bout l’amphithéâtre blanc, qui brillait encore au soleil, en cet après-midi d’août. Les larmes se remirent à couler sur mes joues, pendant qu’en silence je repassais ces jours heureux, simples et sereins. Quelques ruines antiques, du soleil, la mer, des chansons et suffisamment de solitude pour flâner à ma guise dans tous ces lieux ; j’adorais rechercher la fraîcheur dans les musées, avant de le rejoindre à la plage, en fin d’après-midi. J’avais aussi passé deux jours toute seule, à lire, écrire et à me nourrir les sens le jour, à retrouver ses potes et aller danser le soir, alors qu’il travaillait dans une autre ville. Tous ces jours si égaux, finalement, jusqu’aux dernières heures avant mon départ. J’en garde quelques photos et quelques textes, dont les paroles d’une chanson écrite un soir, alors que j’étais seule dans la fraîcheur de l’appartement. Une chanson en français que je lui avais chantée à son retour. Il ne m’avait fallu qu’une heure pour décrire une histoire encore antérieure, qu’il a eu la décence de ne pas me demander d’expliquer. Toujours écrire a posteriori… Et depuis quelques jours, réécouter les deux albums de celui qui voudrait nous faire croire qu’il peut cracher à la gueule de Cupidon. Deux ou trois chansons qui ramènent tant d’images, tant de paroles que je revis toujours de la même manière. Une chanson qu’il répétait consciencieusement pendant que je vaquais à d’autres occupations ; une autre qu’il entonna un midi en apportant un plat de macaroni à la tomate, pour me faire sourire… d’autres chansons écoutées en boucle avant et depuis, souvent seule, parfois avec nos vieux copains étudiants de Paris. Et le souvenir de cette retenue qu’il avait vis à vis de moi. Lui, ce garçon que j’aurais voulu avoir pour ami, parce qu’il est plus simple d’être l’amie d’un artiste que son amoureuse – mais bien que je sentais que j’avais raison sur ce point, j’en ai fait les frais avec un autre quelques années après. Ce garçon que j’aurais voulu pour ami, je ne le croise que de temps à autre, lors d’une fête organisée par nos vieux complices, c’est à dire une fois tous les deux ans, en moyenne. Écrit par Vendredi, le Vendredi 9 Juin 2006, 03:45 dans la rubrique "Billets d'humeur".
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